Pourquoi un « Musée imaginaire de Patagonie » ?
Sommaire
- Orélie de Tounens
- Un consul général de Patagonie
- Christine Sourgins
- Lire l’entretien
- Les collectionneurs patagons
- Du rêve à la réalité : « Des fleurs, des artistes, des indiens… »
Un musée imaginaire ? Beaucoup de peintres de qualité vivent et/ou exposent en France, pourtant la tradition picturale y est régulièrement décriée. Excepté un vague rôle décoratif, la Peinture serait obsolète, et ne vaudrait plus désormais que l’art officiel/financier, l’art dit contemporain, l’AC. La Peinture, cet art relégué, n’est-elle pas plus vivante que ceux qui la relèguent pour s’enticher d’objets où le vide le dispute à la nocivité ?
Les Collectionneurs patagons ont une autre conception de l’art et de la réussite. Loin des mondanités, du non conformisme subventionné, de la médiatisation « bankable », ils aiment… les aventures intérieures. Ils sont convaincus que les fonctions secrètes de la Peinture demeurent, tant elle répond à d’inextinguibles besoins de l’esprit. Le temps vient où « installations », ready-made ou peintures conceptuelles, seront les reliques honnies du mercantilisme mondialisé, foi de Patagons !
Pourquoi en Patagonie ? Puisque les peintres vivent en exil, par décision des bureaucrates et spéculateurs réunis, le Royaume de Patagonie leur offre «l’asile onirique ». Cette « Patagonie » est une utopie, inspirée par un personnage historique,
l’avoué périgourdin Orélie de Tounens (1825-1878), parti en Amérique du Sud se faire reconnaître roi par les indigènes. Son éphémère Royaume d’Auricanie et de Patagonie perdure depuis dans l’imaginaire. L’écrivain Jean Raspail publia un roman sur l’aventure puis, par jeu, s’autoproclama Consul Général de Patagonie, rejoint par des milliers de lecteurs… et quelques collectionneurs Patagons.
Parce que la Peinture est diffamée
Inquiets de voir la Peinture « terra incognita » aux yeux du public déboussolé, les Collectionneurs patagons ont invité Christine Sourgins à redonner la parole aux images « faites de main d’homme », via un site internet, même si rien ne remplace le face à face direct avec l‘œuvre, ses pigments, la chair de sa texture ; lire l’entretien avec Christine Sourgins. Cette historienne de l’art est, à ses heures, « consultante pour les phares et balises de Patagonie » (en référence au poème de Baudelaire, « Les phares », qui rend hommage aux grands peintres). Il ne s’agit pas de constituer une « école » ou de recruter des artistes : le musée imaginaire de Patagonie souhaite susciter des vocations de collectionneurs, la France en manque cruellement. Cultivons la voix (et la voie) des images, partie prenante d’un art de vivre !
Les œuvres présentées offriront un éventail d’options stylistiques ; les artistes, toutes nationalités et générations confondues, peuvent être reconnus mais peu importe leur « cote », s‘ils vivent et travaillent à « Nouille-Orque » (mais ce n’est pas interdit)…Tout est possible au grand air de la Patagonie d‘Orélie de Tounens…pays du champ des toiles, des mines de crayons et des lacs de térébenthine…
Si le musée de Patagonie est territoire imaginaire, les collectionneurs patagons n’oublient pas que certaines réalités de l’Amérique du Sud portent moins au rêve qu’à la rébellion.
Ce Musée imaginaire est placé sous le patronage de Jean Cocteau, Jorge-Luis Borges et autres docteurs honoris causa de la Faculté des songes, dont André Malraux bien sûr :
« Le vrai lieu du Musée imaginaire est nécessairement un lieu mental » (Malraux, La Tête d’obsidienne, 1974)
et Cap Aristée, association indépendante. Site réalisé par F. Boissel ; traduction J-F Delannoy.